jeudi 15 juillet 2010

Suivi des Chevêchettes

Comme convenu, voici la suite des aventures de la famille Chevêchettes. Mais tout d'abord (et pour répondre à la question de Norbert794 notamment) une présentation de l'espèce s'impose.
La Chevêchette est une espèce distincte de la Chevêche d'Athéna. La 1ère vit dans les forêts boréales de conifères alors que la seconde évolue en plaine.
Voici une Chevêche (sauvée d'un conduit de cheminée ^^), c'est la seule photo que j'ai de l'espèce :
Et voici une Chevêchette (un jeune) :
Voilà pour la petite comparaison. Parlons maintenant plus spécifiquement de la Chevêchette. C'est la plus petite chouette d'Europe avec 16 cm de hauteur pour une envergure de 35 cm. Elle affectionne les forêts mixtes d'altitude, et vit dans des lieux souvent reculés et difficiles d'accès. Ce rapace niche dans les anciennes cavités de pic épeiches.
En Europe, nous pouvons distinguer deux zones d'occupation :
- la partie septentrionale (Norvège, Suède, Finlande....)
- et l'Europe centrale où la Chevêchette est une relique de l'époque glaciaire.
(deux jeunes, l'un embêtant l'autre !)
Revenons maintenant à la famille du Vercors. Les jeunes sont sortis du nid depuis un peu plus d'une semaine. C'est le mâle qui chasse, ramène les proies à la femelle, puis c'est elle qui nourrit ses jeunes. Pour le moment tout le monde reste groupé mais pour combien de temps encore ? Voici une série dont j'avoue être très fière. En effet trouver cette lumière en pleine forêt d'épicéas n'est pas toujours évident ! Nous pouvons voir la femelle (droite) plumer un passereau (qui semble être une mésange) pour son jeune, il s'agit d'Orange (gauche). Ce genre de proie est relativement peu courante pour le nourrissage des jeunes.
40 minutes plus tard, la femelle arriva avec une seconde proie. Un jeune Lérot cette fois, et son petit s'empara de la proie pour le dépecer seul ! Une belle observation qui montre l'évolution des jeunes Chevêchettes. Bientôt la femelle partira chasser seul, laissant au mâle le soin de s'occuper des juvéniles.
Voici une petite série sur Pistache, il essai de faire comme les adultes !
Et pour finir la séquence "nourrissage", je vous propose cette dernière série. La femelle apportait un Campagnol roussâtre (proie la plus fréquente) à l'un de ses jeunes.
Mais subitement, la proie tomba au sol ! D'où l'attitude de la femelle, elle se demande ce qu'il se passe !
(elle n'est pas redescendu au sol chercher le campagnol, certainement était-il trop dangereux d'être à terre)
A présent, et pour contenter les amateurs de papillons, voici deux photos. Elles ont été prise dans une prairie en milieu de journée. Tout d'abord, le Machaon. Ici très présent, il remplace le Flambé.
Et voilà le Gazé, très abondant lui aussi. Il côtoie les Apollons que je ne suis pas encore arrivée à photographier.
Enfin, et pour terminer ce post, je vous propose de revenir aux rapaces...mais diurnes cette fois. En fin de journée, sur un sentier au milieu des épicéas, je vis une très grande ombre au sol. Une silhouette blanche traversais le ciel pour se poser à la cime d'un sapin. Voici le rapace :
Vous aurez reconnu le Circaète Jean-le-Blanc, qui avec la Bondrée apivore, est très présent sur la réserve. Magnifique rapace, avec une envergure supérieure à celle d'une buse, ce fût un très beau moment !
Voilà pour le récit de mes 3 jours dans le Vercors. Ce message a été programmé car actuellement je cours après les Chevêchettes ! Je reviens à la fin de la semaine pour d'autres post ! J'ai également eu le temps de retourner voir la colonie de Guêpiers d'Europe nichant près de chez moi. Ce Week-end, je vous livrerai les photos !

Pour répondre à quelques questions :
- les Chevêchettes ne sont absolument pas farouche, on peut en moyenne les approcher à 3m. Toutefois, leur discrétion compense cela ! Trouver cette petite boule de plume dans les épicéas peut s'avérer une tâche difficile. Il y a alors 2 solutions (que j'utilise) : imiter le chant du mâle revenant avec une proie. Les petits vont alors crier à leur tour et permettre ainsi leur localisation. Autre solution, attendre les mouvements de l'oiseau !

- bien sûr, je vous donnerai des nouvelles de cette petite famille toutes les semaines. Vous pourez ainsi suivre en même temps que moi l'émancipation des jeunes, le rôle que le mâle aura à jouer et le départ de la femelle pour retrouver sa vie solitaire !
A bientôt !

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mardi 13 juillet 2010

La nichée de Chevêchettes

Bonjour à tous, me revoilà ! Tout d'abord merci pour vos nombreux commentaires. Je sais ce que vous attendez tous, je ne vais donc pas vous faire patienter plus. Voici le récit de mes 3 jours sur la Réserve des Hauts Plateaux du Vercors.
Comme je vous l'avais dit brièvement, je fais cette mission pour mon travail. Il s'agit d'en savoir un peu plus sur les Chevêchettes car cette espèce rare n'a été que très peu étudié. A vrai dire, c'est même une première en France. Nous avons équipé un couple et leurs quatre jeunes de bagues et surtout d'un émetteur permettant de les suivre par télémétrie (avec une antenne). Il s'agit ainsi de mieux connaître le domaine vitale des Chevêchettes et de savoir où les jeunes se dispersent à l'automne.
Je vous présente donc la famille au complet :
Pour les jeunes, voici Pistache (appelé ainsi car c'est la couleur de sa bague). Il n'est pas équipé d'émetteur.
Voici Orange, qui n'est pas non plus équipé d'émetteur :
Voici JA, équipé d'une bague verte et d'un émetteur :
Et voilà le dernier, JB équipé d'une bague blanche et d'un émetteur :
A présent les adultes, avec la femelle équipée d'une bague bleue et d'un émetteur :
(ici avec une proie pour ses jeunes, un campagnol roussâtre)
Et pour clore cette présentation, voilà une rare photo du mâle. Très discret on ne le voit que rarement :
A présent, vous connaissez parfaitement la famille ! Je repars jeudi/vendredi les suivre. D'ici là, je publierai un autre post, plus explicatif...j'avoue ne pas avoir le temps aujourd'hui !

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