jeudi 26 août 2010

Les orthoptères ?

Avis aux amateurs d'insectes et entomo confirmés, ce post est pour vous !
Depuis quelques jours, je me suis mise à l'observation et donc l'identification des orthoptères. Mais qu'est ce qu'un orthoptère ?

Il s'agit de l'ordre d'insecte constitué des sauterelles, criquets et grillons. Ces espèces sont caractérisées par leur métamorphose incomplète. En effet, l'œuf livre une réplique immature et miniature du futur adulte. Après plusieurs mues, le juvénile arrive à l'état imaginal (adulte).
Leur métamorphose se distingue de celle des Insectes à métamorphose complète (les papillons par exemple) par l'absence de stade larvaire.
(jeune sauterelle non identifiable car encore immature)

Le corps des orthoptères comprend 3 parties : la tête, le thorax et l'abdomen. Les pièces buccales de ces insectes sont primitives et leur yeux constitués de multiples "micros yeux" formant chacun une image élémentaire. De plus, leur front porte 3 yeux simples dont la fonction est encore mal connue. Ils serviraient entre autre à voir la nuit.
(voici Chorthippus scalaris, également appelé Criquet jacasseur. Merci à Lucie !)

La répartition des orthoptères est très variées selon les espèces, beaucoup sont dites euryèces, c'est à dire qu'elles s'accommodent de toutes sortes de conditions, colonisant ainsi une multitude de milieu. C'est le cas par exemple de la Grande sauterelle verte (tettigonia viridissima) :
Au contraire, certaines espèces sont dites sténoèces, c'est à dire qu'elles ne vivent que dans certains milieux très spécifiques, parfaitement adaptées à leur préférences écologiques. Le Tétrix grisâtre (Tetrix tuerki) et l'Oedipode des torrents (Bryodema tuberculata) font partis de ces espèces.
La plupart des orthoptères aiment la chaleur et sont donc inféodés aux biotopes chauds, comme l'Oedipode rouge (Oedipoda germanica) :
Mais certains apprécient la chaleur et sont inféodés au milieu montagnard, comme le Criquet marcheur (Podisma pedestris) :
Et d'autres encore aiment particulièrement les milieux humides, c'est le cas des conocéphales par exemple :
Voilà pour ce tour d'horizon dans le monde des orthoptères. J'espère que ce post aura plu car je ne compte pas m'arrêter là !
A bientôt
Quelques questions...
Pour répondre à Chris, qui voulait en savoir plus sur mon étude des Chevêchettes :

J'ai pu suivre la famille durant 2 mois mais au moment de la dispersion des jeunes (le cœur de mon étude) plusieurs problèmes sont survenus. Tout d'abord un des deux jeunes venait de perdre son émetteur, ensuite celui de la femelle et du second petit était en fin de vie...n'émettant plus que par intermittence. Et puis il y a ce fichu micro-relief, très marqué sur les Hauts-Plateaux du Vercors, qui empêche les ondes de revenir à mon récepteur même si je suis à 10m de l'oiseau !
Quoi qu'il en soit, le suivi aura été très intéressant et le contact avec ces oiseaux merveilleux. Mais il ne faut pas oublier que la dispersion des jeunes est un sujet extrêmement méconnu, et je suis la première personne en France à étudier cela. Il était donc tout à fait prévisible qu'il y est des problèmes la première année.
Quoi qu'il en soit, il en ressort tout de même que la télémétrie n'est pas une méthode vraiment adaptée à un suivi de dispersion mais plutôt à une étude de domaine vitale...là au moins on sait plus ou moins où trouver l'oiseau !
Heureusement, ce projet est reconduit l'année prochaine !

Pour répondre à Cephalantera qui me demandait des précisions sur cette création de "pont aérien" pour le Gypaète barbu :

Une population de gypaètes existe dans les Alpes et une autre dans les Pyrénées. Seul problème, comment faire se rencontrer les deux colonies ? Et cela est très important pour le brassage génétique, car si celui-ci n'est pas assez important, c'est la fin assurée de l'espèce en France.
Pour faire passer des gypa savoyard du côté de Toulouse, il faut les "attirer" dans cette direction. Et pour se faire, des réintroductions de ce grand vautour sont organisées sur des points stratégiques : le Vercors et les Grands Causses (des milieux répondant à toutes les exigences du gypa.).
Ainsi, il sera possible pour ce grand rapace de rallier les Alpes aux Pyrénées en passant par la Drôme et l'Aveyron : d'où l'expression de "pont aérien".
Espérons que ce programme marche !

Un coup d'œil sur mon site web naturaliste ? vue-nature.fr

mardi 24 août 2010

Réintroduction dans le Vercors

Bonjour à tous !
Avant d'entrer dans le vif du sujet, une petite explication s'impose. Je n'ai pas pu publier de nouveaux post avant aujourd'hui pour plusieurs raisons :
- internet ne marche plus chez moi (encore.....)- je n'avais plus de photos à publier (et oui le manque de temps pour les sorties...)
- et enfin car je suis en pleine bibliographie pour mon rapport sur la Chevêchette (Passerinum glaucidium).
D'ailleurs en parlant de Chevêchettes....mon suivi est terminé depuis la semaine dernière. Les émetteurs permettant de suivre les mouvements du jeune (car le deuxième avait déjà perdu son équipement il y a 3 semaines environs) et de la femelle sont en fin de vie. Ils n'émettent qu'à faible fréquence et plus que par intermittence....le suivi n'est donc plus possible. Heureusement, la LPO, l'ONF et la réserve remettent ça l'année prochaine et je serai de la partie !
Maintenant, place au sujet principal de ce post.

Vous en avez peut-être entendu parler, en juin dernier, une réintroduction avait lieu dans le Parc régional du Vercors. Et pas n'importe quelle espèce en profitait, il s'agissait du mythique Gypaète barbu (Gypaetus barbatus) !
3 jeunes âgés de 3 mois furent déposés dans une aire ar
tificielle et nourrit (sans aucun contact avec l'homme) pendant 1 mois.
J'ai pu prendre ces photos durant le week-end avec un garde du parc. Le site de lâché se situe dans le cirque d'Archiane dans le sud du Vercors (en Drôme). Grâce à cette réintroduction, le Diois (nom du massif) devient l'un des rares lieu européen où il est possible d'observer les 4 espèces de vautour : le moine, le fauve, le percnoptère et le gypaète.
(voici un Vautour fauve en vol)
Les gypaètes ont maintenant environs 2 mois et se sont déjà envolés depuis un petit moment. Mais malgré tout, ils reviennent très régulièrement sur le site de lâché pour se reposer.
Le Gypaète barbu est un rapace philopatrique, c'est à dire qu'il est très fidèle à son lieu de naissance ou de lâcher...espérons ainsi qu'une petit population se crée sur le Vercors...
Seul les Pyrénées accueillent une population stable, avec 130 couples en 2009 alors que dans les Alpes le nombre de reproducteurs est encore très faible et l'espèce toujours menacée d'extinction.Un pont aérien est en création entre les Alpes et les Pyrénées afin de favoriser les brassages génétiques. Pour rallier ces deux lieux, des lâchers sont programmées dans le Vercors et les Grands Causses
Les réintroductions devraient se poursuivre jusqu'en 2015 dans le Diois...Espérons que ce programme portera ces fruits !
Un coup d'œil sur mon site web naturaliste ? vue-nature.fr