Avis aux amateurs d'insectes et entomo confirmés, ce post est pour vous !
Depuis quelques jours, je me suis mise à l'observation et donc l'identification des orthoptères. Mais qu'est ce qu'un orthoptère ?
Il s'agit de l'ordre d'insecte constitué des sauterelles, criquets et grillons. Ces espèces sont caractérisées par leur métamorphose incomplète. En effet, l'œuf livre une réplique immature et miniature du futur adulte. Après plusieurs mues, le juvénile arrive à l'état imaginal (adulte).
Leur métamorphose se distingue de celle des Insectes à métamorphose complète (les papillons par exemple) par l'absence de stade larvaire.
(jeune sauterelle non identifiable car encore immature)
Le corps des orthoptères comprend 3 parties : la tête, le thorax et l'abdomen. Les pièces buccales de ces insectes sont primitives et leur yeux constitués de multiples "micros yeux" formant chacun une image élémentaire. De plus, leur front porte 3 yeux simples dont la fonction est encore mal connue. Ils serviraient entre autre à voir la nuit.
(voici Chorthippus scalaris, également appelé Criquet jacasseur. Merci à
Lucie !)
La répartition des orthoptères est très variées selon les espèces, beaucoup sont dites euryèces, c'est à dire qu'elles s'accommodent de toutes sortes de conditions, colonisant ainsi une multitude de milieu. C'est le cas par exemple de la Grande sauterelle verte (
tettigonia viridissima) :
Au contraire, certaines espèces sont dites sténoèces, c'est à dire qu'elles ne vivent que dans certains milieux très spécifiques, parfaitement adaptées à leur préférences écologiques. Le Tétrix grisâtre (
Tetrix tuerki) et l'Oedipode des torrents (
Bryodema tuberculata) font partis de ces espèces.
La plupart des orthoptères aiment la chaleur et sont donc inféodés aux biotopes chauds, comme l'Oedipode rouge (
Oedipoda germanica) :
Mais certains apprécient la chaleur et sont inféodés au milieu montagnard, comme le Criquet marcheur (
Podisma pedestris) :
Et d'autres encore aiment particulièrement les milieux humides, c'est le cas des conocéphales par exemple :
Voilà pour ce tour d'horizon dans le monde des orthoptères. J'espère que ce post aura plu car je ne compte pas m'arrêter là !
A bientôt
Quelques questions...
Pour répondre à Chris, qui voulait en savoir plus sur mon étude des Chevêchettes : J'ai pu suivre la famille durant 2 mois mais au moment de la dispersion des jeunes (le cœur de mon étude) plusieurs problèmes sont survenus. Tout d'abord un des deux jeunes venait de perdre son émetteur, ensuite celui de la femelle et du second petit était en fin de vie...n'émettant plus que par intermittence. Et puis il y a ce fichu micro-relief, très marqué sur les Hauts-Plateaux du Vercors, qui empêche les ondes de revenir à mon récepteur même si je suis à 10m de l'oiseau !
Quoi qu'il en soit, le suivi aura été très intéressant et le contact avec ces oiseaux merveilleux. Mais il ne faut pas oublier que la dispersion des jeunes est un sujet extrêmement méconnu, et je suis la première personne en France à étudier cela. Il était donc tout à fait prévisible qu'il y est des problèmes la première année.
Quoi qu'il en soit, il en ressort tout de même que la télémétrie n'est pas une méthode vraiment adaptée à un suivi de dispersion mais plutôt à une étude de domaine vitale...là au moins on sait plus ou moins où trouver l'oiseau !
Heureusement, ce projet est reconduit l'année prochaine !
Pour répondre à Cephalantera qui me demandait des précisions sur cette création de "pont aérien" pour le Gypaète barbu :
Une population de gypaètes existe dans les Alpes et une autre dans les Pyrénées. Seul problème, comment faire se rencontrer les deux colonies ? Et cela est très important pour le brassage génétique, car si celui-ci n'est pas assez important, c'est la fin assurée de l'espèce en France.
Pour faire passer des gypa savoyard du côté de Toulouse, il faut les "attirer" dans cette direction. Et pour se faire, des réintroductions de ce grand vautour sont organisées sur des points stratégiques : le Vercors et les Grands Causses (des milieux répondant à toutes les exigences du gypa.).
Ainsi, il sera possible pour ce grand rapace de rallier les Alpes aux Pyrénées en passant par la Drôme et l'Aveyron : d'où l'expression de "pont aérien".
Espérons que ce programme marche !